Préserver, restaurer, gérer durablement les écosystèmes et les ressources naturelles
Les dégradations environnementales accompagnées des effets des changements climatiques affectent tous les écosystèmes (destruction des habitats et réduction de la biodiversité, pollutions, surexploitation des ressources, introduction d’espèces invasives) et sont sources de défis majeurs pour les décideurs publics et privés tout en mobilisant de plus en plus les citoyens. Comment réduire les effets néfastes des pollutions issues de l’agriculture et d’autres activités localisées ? Comment gérer durablement les ressources naturelles ? Comment s’adapter et atténuer les effets des changements climatiques à différentes échelles ? Dans le même temps, une augmentation de la production primaire agricole et forestière est nécessaire pour satisfaire les demandes croissantes de matières premières. Comment mobiliser davantage de bois pour les produits traditionnels (construction et rénovation), les nouveaux produits (les produits chimiques verts ou les fibres textiles) et pour la bioénergie, tout en maintenant la biodiversité ? Outre les services d’approvisionnement, comment valoriser les autres services écosystémiques (régulation du climat, purification de l’eau, services récréatifs et culturels, etc.) ?
Le département EcoSocio contribue à relever ces défis par des travaux sur les impacts des activités, principalement agricoles et forestières, sur l’environnement et la conception des politiques environnementales. Ces travaux visent à analyser les performances des politiques agro-environnementales, à accompagner leur conception et comprendre les processus sociaux, tels que les stratégies de collectifs d’acteurs, intervenant dans leur construction. Il s’agit aussi de concevoir et d’évaluer les dispositifs de gestion intégrée des différentes ressources. Les scientifiques EcoSocio étudient également les nouveaux modes de valorisation de la biomasse d’origine agricole et forestière, leurs potentialités pour une gestion intégrée des ressources et les implications de leur extension sur l’organisation territoriale. Les approches sociologiques et celles issues de la science politique, permettent quant à elles de se saisir des questions de justice environnementale, de gouvernance territoriale, ou encore de controverses sociotechniques.
Les conférenciers de cette session focaliseront leurs exposés sur trois objets emblématiques de la thématique : la gestion de l’eau, le secteur forestier et sa participation à la bioéconomie territoriale et l’approche économique de la biodiversité.
Serge Garcia est économiste, directeur de recherche INRAE à l’UMR BETA. Il est spécialisé en économie de l'environnement et des ressources naturelles avec des applications à la forêt, et en économétrie appliquée. Ses travaux portent sur l'évaluation monétaire des services écosystémiques, le comportement des propriétaires forestiers et les incitations à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes forestiers.
Alban Thomasest économiste, directeur de recherche INRAE à l’UMR Economie Publique et à l’US ODR. Economiste de l'environnement et des ressources naturelles, ses recherches portent sur l’impact environnemental de l'agriculture et l'évaluation des politiques environnementales, les usages et la tarification des ressources en eau, et les transitions pour la sécurité alimentaire mondiale. Il a été Chef de département adjoint SAE2 entre 2004 et 2013, puis Chef du département SAE2 devenu EcoSocio entre 2013 et 2021. Il a été nommé en 2021 Directeur Scientifique adjoint INRAE « Environnement ».
Programme de la Séquence Environnement et Ressources Naturelles
Jeudi 25 novembre 14h00 - 15h50
Entre traditions et métamorphoses : la durabilité des filières forêt-bois françaises à l’épreuve des changements globaux parSylvain Caurla (INRAE, BETA)
Résumé : Le secteur forêt-bois englobe toutes les activités économiques qui dépendent de la production de biens et de services provenant des forêts. Les filières associées intègrent les activités de production, de récolte, de transformation et de commercialisation des produits ligneux et non ligneux (la bioéconomie du bois) mais également la fourniture de services écosystémiques de régulation (e.g. lutte contre l’érosion, régulation du climat), de support (e.g. habitats forestiers) et culturels (e.g. recréation).
Depuis plusieurs décennies, les forêts françaises métropolitaines voient leur stock de bois s’accroître. Ce stock est aujourd’hui convoité pour développer et alimenter les filières de la bioéconomie du bois. Mais cette utilisation se retrouve au cœur de nombreux enjeux. Ainsi l’arbitrage entre différents services écosystémiques, mais aussi le rapport à l’espace et surtout au temps sont aujourd’hui bouleversés par l’urgence de contribuer à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter aux changements en cours.
Dans ce cadre, l’étude de la durabilité des nouveaux usages du bois requiert de nouvelles méthodologies de calcul de la substitution carbone et de nouvelles méthodologies de calcul de leurs impacts environnementaux, en tenant compte de l’intégralité de leur cycle de vie. Par ailleurs, la rapidité des changements à l’œuvre oblige à repenser l’étude de l’adaptation d’une vision proactive à une vision réactive, facilitée par de nouvelles formes de gouvernance et de nouveaux outils d’aide à la décision.
Modélisation économique et écologique pour une conservation de la biodiversité par Pierre Courtois (INRAE, CEE-M) et Vincent Martinet (INRAE, Economie Publique)
Résumé : Face aux menaces qui pèsent sur les espèces et les écosystèmes, quels objectifs se fixer en termes de conservation de la biodiversité ? Quels compromis faire entre enjeux économiques et enjeux écologiques ? Où et comment allouer les ressources pour la conservation ? L’économie des ressources naturelles offre une palette d’outils qui, en prenant en compte de manière explicite les dynamiques écologiques dans les modèles économiques, permet d’éclairer ces questions. Notre présentation distingue deux types d’approches, l’une plus descriptive, l’autre plus prescriptive, mais complémentaires. La théorie de la viabilité permet de décrire les antagonismes entre enjeux de conservation et enjeux économiques et d’identifier des trajectoires qui permettent de concilier objectifs économiques et écologiques au cours du temps. Plus normatives, les approches d’optimisation offrent un moyen de sélectionner un optimum de gestion en fonction d’un critère. Ces approches permettent également de distinguer les problèmes centralisés, qui supposent qu’un décideur unique est capable de prendre toutes les décisions, des approches décentralisées, qui supposent une multitude d’acteurs et leurs interactions. Se pose alors la question des modes de régulation et des moyens permettant de coordonner leurs actions. La présentation conclura sur les perspectives de la recherche en économie sur ces questions.
Les ménages face au prix de l’eau : la tarification progressive, pourquoi est-ce une fausse bonne idée ? par Céline Nauges (INRAE, TSE-R)
Résumé : De nombreux travaux ont été menés au sein du département EcoSocio depuis plus de 20 ans sur l’étude des déterminants des consommations en eau potable des ménages et notamment leur comportement face au prix de l’eau. La tarification de ce bien essentiel est complexe du fait qu’elle doit répondre à de multiples objectifs : couverture des coûts, signal sur la valeur de la ressource, équité et accès minimum garanti à tous. Aujourd’hui la tarification dite progressive, qui consiste à facturer le mètre cube d’eau à un prix qui augmente en fonction de la tranche de consommation, est la plus répandue dans le monde. Son succès repose sur une fausse bonne idée : celle de faire payer aux gros consommateurs, supposément les plus riches, un prix supérieur au coût de mise à disposition de la ressource pour compenser le prix subventionné accordé aux petits consommateurs. Ce système serait la panacée car il permettrait la couverture des coûts, garantirait l’accès de l’eau à tous et inciterait les plus gros consommateurs à éviter le gaspillage. Dans les faits, les conséquences de ces tarifications en termes d’équité et d’efficacité sont tout autres. Les résultats obtenus conduisent à proposer la mise en place d’une tarification avec un prix volumétrique unique. Nous recommandons de faire payer l’eau à tous les ménages à un prix qui reflète son coût tout en déployant des aides financières ciblées vers les consommateurs aux revenus les plus modestes.
Intervention du grand témoin, Alban Thomas sur les recherches menées sur l'environnement et les ressources naturelles dans le département EcoSocio.
Trois thèses en 180 secondes
Présentations flash de jeunes chercheurs
Efficacité des paiements pour les services environnementaux (PSE) dans la lutte contre la déforestation en Amazonie brésilienne par Gabriela Demarchi (CEE-M)
La lutte contre la déforestation a été identifiée comme l'un des moyens les plus prometteurs pour réduire les émissions de CO2. Dans ce contexte, quel est l’impact des programmes de paiements pour services environnementaux sur les forêts et sur les moyens de subsistance des paysans ?
La vulnérabilité économique de l'agriculture face au changement climatique : conceptualisation, mesure et modélisation par Loïc Henry (Economie Publique)
Comment les économistes se sont appropriés le sujet du changement climatique ? Quel instrument économique permet d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole de manière coût-efficace ? De quelle manière la production agricole sous label d’indication géographique peut-elle se relocaliser pour s’adapter au changement climatique ?
Économie circulaire, recyclage et émissions de CO2par Etienne Lorang (BETA)
Dans le cadre de l’économie circulaire, quelles sont les interactions entre les activités anthropiques et les milieux naturels ? Quelles synergies les entre les problématiques de réduction des émissions des gaz à effet de serre et de déchets peut-on mettre en avant, en prenant en compte les contraintes d’utilisation et de disponibilité des ressources ?
Ce site utilise des cookies afin de vous proposer des vidéos, des boutons de partage, des remontées de contenus de plateformes sociales et des contenus animés et interactifs.
En savoir plus
Notre utilisation de cookies
« Cookies » désigne un ensemble d’informations déposées dans le terminal de l’utilisateur lorsque celui-ci navigue sur un site web. Il s’agit d’un fichier contenant notamment un identifiant sous forme de numéro, le nom du serveur qui l’a déposé et éventuellement une date d’expiration. Grâce aux cookies, des informations sur votre visite, notamment votre langue de prédilection et d'autres paramètres, sont enregistrées sur le site web. Cela peut faciliter votre visite suivante sur ce site et renforcer l'utilité de ce dernier pour vous.
Afin d’améliorer votre expérience, nous utilisons des cookies pour conserver certaines informations de connexion et fournir une navigation sûre, collecter des statistiques en vue d’optimiser les fonctionnalités du site. Afin de voir précisément tous les cookies que nous utilisons, nous vous invitons à télécharger « Ghostery », une extension gratuite pour navigateurs permettant de les détecter et, dans certains cas, de les bloquer.
Ghostery est disponible gratuitement à cette adresse : https://www.ghostery.com/fr/products/
Vous pouvez également consulter le site de la CNIL afin d’apprendre à paramétrer votre navigateur pour contrôler les dépôts de cookies sur votre terminal.
S’agissant des cookies publicitaires déposés par des tiers, vous pouvez également vous connecter au site http://www.youronlinechoices.com/fr/controler-ses-cookies/, proposé par les professionnels de la publicité digitale regroupés au sein de l’association européenne EDAA (European Digital Advertising Alliance). Vous pourrez ainsi refuser ou accepter les cookies utilisés par les adhérents de l'EDAA.
Il est par ailleurs possible de s’opposer à certains cookies tiers directement auprès des éditeurs :
Catégorie de cookie
Moyens de désactivation
Cookies analytiques et de performance
Realytics Google Analytics Spoteffects Optimizely
Cookies de ciblage ou publicitaires
DoubleClick Mediarithmics
Les différents types de cookies pouvant être utilisés sur nos sites internet sont les suivants :
Cookies obligatoires
Cookies fonctionnels
Cookies sociaux et publicitaires
Ces cookies sont nécessaires au bon fonctionnement du site, ils ne peuvent pas être désactivés. Ils nous sont utiles pour vous fournir une connexion sécuritaire et assurer la disponibilité a minima de notre site internet.
Ces cookies nous permettent d’analyser l’utilisation du site afin de pouvoir en mesurer et en améliorer la performance. Ils nous permettent par exemple de conserver vos informations de connexion et d’afficher de façon plus cohérente les différents modules de notre site.
Ces cookies sont utilisés par des agences de publicité (par exemple Google) et par des réseaux sociaux (par exemple LinkedIn et Facebook) et autorisent notamment le partage des pages sur les réseaux sociaux, la publication de commentaires, la diffusion (sur notre site ou non) de publicités adaptées à vos centres d’intérêt.
Sur nos CMS EZPublish, il s’agit des cookies sessions CAS et PHP et du cookie New Relic pour le monitoring (IP, délais de réponse).
Ces cookies sont supprimés à la fin de la session (déconnexion ou fermeture du navigateur)
Sur nos CMS EZPublish, il s’agit du cookie XiTi pour la mesure d’audience. La société AT Internet est notre sous-traitant et conserve les informations (IP, date et heure de connexion, durée de connexion, pages consultées) 6 mois.
Sur nos CMS EZPublish, il n’y a pas de cookie de ce type.
Pour obtenir plus d’informations concernant les cookies que nous utilisons, vous pouvez vous adresser au Déléguée Informatique et Libertés INRAE par email à cil-dpo@inra.fr ou par courrier à :
INRAE 24, chemin de Borde Rouge –Auzeville – CS52627 31326 Castanet Tolosan cedex - France